CD de l'abbaye de Randol

Michelangelo Rossi fut célèbre au 17ème siècle comme virtuose du violon.
Pour cette raison sans doute, son répertoire d’orgue a été longtemps méconnu.

"Étudier l’œuvre de Rossi (du moins ses toccatas) est une œuvre délicate." François Clément, le grand organiste auvergnat, a pourtant osé, qui plus est, osé l’interpréter sur le tout nouvel orgue de chœur Franck Bistocchi de l’abbaye de Randol.

Et nous voilà face à un jeu tout en nuances, en finesse, dans lequel compositeur, organiste et instrument sont en parfaite osmose.

Les toccatas interprétées ici alternent avec des pièces de Andrea Gabrielli, des 'canzones', genre qui évoluera vers la sonate. Pour les mélomanes, ce sera aussi une belle découverte.

Le confinement au Cénacle et la peur dans lesquels vivaient les disciples de Jésus depuis l’Ascension, sont désormais terminés : l’Esprit est descendu sur chacun des amis de Jésus et, pour ainsi dire, les projette dans le monde, les invitant à porter loin le message de l’Evangile.

Mais l’invocation à l’Esprit est nécessaire aujourd’hui encore. C’est le sens du 'Veni Creator' : Viens Esprit créateur, Esprit aux sept dons, chasse l’ennemi loin de nous.

Ce chant et bien d’autres confirment le croyant dans sa tâche de missionnaire, toujours aidé en cala par l’Esprit.

"Exultemus et laetemur hodie", exultons et réjouissons-nous aujourd’hui !

Ce chant, comme de nombreux autres du Moyen-Âge, résonne de toute la joie de la Résurrection du Seigneur, qui lave du péché, abolit la mort et donne sens à toute vie. Thèmes qui se retrouvent dans ce CD.

Le dernier chant, le "Regina Cæli", est une louange à Marie, car celui qu’elle avait mérité de porter est ressuscité. Louange dont nous apprécierons la mélodie toute festive des "Alleluia".

La Vierge Marie ne peut être dissociée de l’Histoire de la Rédemption, thème central de la foi chrétienne. Aussi, le répertoire grégorien donne-t-il toute son importance à l’Assomption, par laquelle Marie rejoint son Fils glorieux.

Tel est le contenu de l’antienne Hodie, qui introduit le Magnificat. Il en est de même des trois pièces Assumpta est.

Quant au Salve Regina, tout imprégné de la tendresse confiante des contemplatifs avant le repos de la nuit, il nous invite à redécouvrir une mélodie, populaire certes, mais trop souvent malmenée.

Dédicace ? C’est, en langage courant, la cérémonie de la consécration d’une église : l’édifice devient alors vraiment la maison de Dieu.

C’est dire si la célébration en est solennelle. Tous les grands rites de l’Église y sont mis en œuvre. Et les chants adaptés.

C’est dans ce contexte que les moines de l’abbaye de Randol, dans le Puy-de-Dôme, nous invitent à une sorte d’anthologie de leurs mélodies en grégorien.
Ils expriment à la fois joie et sérénité, élévation spirituelle et sensibilité humaine, allant de Magnificat en Alléluia, d’hymnes en méditations.