
CD de Jeanne-Marie Gilbert
Heureux qui comme Ulysse
Jeanne-Marie Gilbert, angevine - la douceur, n’est-ce pas ! -, chanteuse et joueuse de luth, a exploré pour nous textes et mélodies du Moyen-Âge et de la Renaissance.
Dans le répertoire français bien sûr mais aussi anglais, italien ou espagnol. Il est vrai que l’instrument, quelque peu délaissé, donne « tant de grâce et d’efficace aux paroles » !
Cela ajoute encore au raffinement de certains sonnets connus de tous ou d’autres exhumés de livres anciens pour notre plus grand plaisir. Et, pour reprendre une citation d’époque, disons que « c’est grand merveille » !
La verte couleur
Si le Moyen-Âge nous a laissé un riche héritage de poèmes reflétant les états de l’âme populaire, la Renaissance souvent nous berce de ses poèmes d’amour, raffinés comme les conversations galantes à la Cour. Le français vient d’être promu au rang de langue officielle par François 1er en 1539 et les grands poètes de la Pléiade s’en donnent à cœur joie : c’est un « mille-fleurs » de sonnets, odes et autres complaintes qui se prêtent tout naturellement à un accompagnement musical.
Jeanne-Marie Gilbert semble en communion avec cette littérature de « belles dames et de gentilz damoiseaux ». Un plaisir décuplé par d’autres textes provenant de pays voisins, eux aussi en pleine Renaissance.
Tant que Vivray
Jeanne-Marie Gilbert nous a enchantés en donnant pour titre à son tout dernier CD « Heureux qui comme Ulysse… » Un clin d’œil à Joachim du Bellay, cet Angevin à qui plaisait davantage la « doulceur angevine » que le mont Palatin !
En s’accompagnant du luth et de la guitare renaissance, la chanteuse fait la part belle aux textes des XVème et XVIème siècles, puisés dans le Cancionero espagnol, ou chez les compositeurs italiens, anglais ou français bien sûr !
Un charme suranné émane de ces chants portés par la pureté des cordes doucement pincées ou simplement effleurées d’une caresse. Laissons-nous captiver.