CD Gilles Perny Productions
"Tetrasax" - Quatuor de Saxophones
Comme l’indique le nom de le formation, Tetrasax, ce quatuor formé de par quatre Toulousains se consacre exclusivement au saxophone.
Ils en tirent tous les accents possibles sur des thèmes très variés, dont certains s’inspirent de mélodies populaires roumaines. D’autres, résolument modernes, s’apparentent aux gammes syncopées venues d’outre Atlantique.
Bref, un large champ sonore qui devrait séduire les amateurs de saxo et leur en faire découvrir les richesses inconnues !
Musique mécanique en Vaucluse
Qui n’a eu un jour la nostalgie de cette ambiance de fête foraine : flonflons du manège de chevaux de bois, odeur de berlingots, cris des bateleurs ?
Ce CD original nous évoque tout cela… et même davantage. Avec l’irremplaçable orgue de barbarie bien sûr, l’accordéon magique ou la boîte à musique.
Tango langoureux, valse endiablée, bal de guinguette, tout y est pour vous transporter en pleine fête populaire du XIXème siècle ! On ne peut bouder ce plaisir ; ni s’empêcher de redevenir l’enfant fasciné - et gourmand - devant la bassine de barbe à papa !
Orgue Historique de St Chinian
Au cœur du Languedoc et au pied des premiers contreforts du Massif Central, la petite ville de Saint-Chinian est blottie dans ses célèbres vignobles.
Un autre trésor à y découvrir, c’est son orgue du XVIIIème siècle. Classé Monument Historique en 1985, l'orgue a fait l'objet d'une restauration exemplaire inaugurée en 1994.
La richesse de ses jeux, alliée à la beauté rouge et or de son buffet, en fait un remarquable instrument mis en valeur par l’organiste Marie-Hélène Geispieler, languedocienne d’adoption. Elle nous fait partager sa passion et son art en interprétant des pièces de compositeurs - inconnus mais talentueux - des XVIIème et XVIIIème siècles.
La Pastorale Provençale
Galoubet, tambourin, historiettes venues du fond des âges et, par-dessus tout, l’accent inimitable de la Provence.
On se laisse prendre par cette ambiance enlevée, pleine de fraîcheur, à laquelle la voix enfantine n’est pas étrangère. Créée en 1844, la Pastorale d’Antoine Maurel n’a pas pris une ride.
On imagine l’Enfant que réchauffent l’âne et le bœuf ; les personnages classiques des villages provençaux semblent défiler sous nos yeux, tels le berger, le ravi, le meunier, le boumian. Et bien d’autres encore, qui semblent tout juste sortis des mains de santonniers.
Un moment de rêve ou de retour à notre enfance. Laissons-nous transporter !
W.A. Mozart - Oeuvres à 4 mains
Le grand compositeur écrira à propos de lui-même : « Je suis pour ainsi dire totalement immergé dans la musique, elle me hante toute la journée… ».
On n’a pas de peine à le croire, tant son nom est attaché au succès toujours renouvelé de Don Giovanni ou autres opéras interprétés sur toutes les scènes du monde.
Mais quel plaisir aussi d’écouter ses œuvres d’orgue - peut-être moins connues du mélomane non averti -. À travers des transcriptions, les deux organistes de cet enregistrement nous en font une démonstration éclatante !
Buxtehude - Oeuvres d'orgue
A l’âge de 20 ans, Jean-Sébastien Bach entreprend un voyage à pied de 400 km jusqu’à Lübeck pour rencontrer le plus grand organiste d’Europe du Nord : Dietrich Buxtehude.
Danois d’origine, Buxtehude est au sommet de sa gloire, tant par ses dons en langues… qu’en musique. Lübeck, la rivale de Hambourg, lui offre un poste à sa hauteur, d’où ses talents vont rayonner et en faire un des maîtres de la musique baroque.
Nul ne sait trop la teneur de ses entretiens avec le jeune Bach mais ils furent sans doute décisifs pour faire de ce dernier le si célèbre compositeur. Sylvain Ciaravolo nous offre dans cet enregistrement de superbes accents qui préfigurent ceux du maître de Leipzig.
Interludes symphoniques pour le Chemin de la Croix
Au pied de la Montagne Noire, dans le Tarn, l’abbaye bénédictine d’En Calcat égrène les heures aux rythmes de la prière de ses moines, dans une paix qui envahit le visiteur.
Dom Jacob, qui a partagé la vie monastique de ses frères, avait auparavant composé les Interludes symphoniques pour le Chemin de la Croix, encouragé par Darius Milhaud lui-même. Cette composition avait pour objet de sous tendre un texte écrit par Paul Claudel à son retour d’un long séjour en Asie.
On ne sait laquelle des deux œuvres prime sur l’autre : on serait tenté de dire que toutes deux, le texte littéraire et la musique, évoquent de manière transcendante le mystère de la Passion du Christ vécue au cours des quatorze stations, jusqu’au Golgotha. Et l’acoustique de l’abbaye où a été réalisé cet enregistrement ajoute encore à la méditation proposée conjointement par le poète et le compositeur.
Noëls Français du XVIIIe siècle
Saint-Guilhem-le-Désert, niché entre les falaises du sud des Cévennes abrite, entre autres trésors, un orgue construit par Cavaillé peu avant 1789.
La Révolution arrive et, pour sauver le bel instrument tout neuf, le titulaire n’hésite pas à y interpréter des airs révolutionnaires ! Ce qui nous vaut - malgré d’autres avatars - de pouvoir écouter aujourd’hui encore cet orgue historique.
Les pièces choisies - des Noëls - sont toutes de compositeurs contemporains de Cavaillé. Les mélodies, guillerettes, courant sur des jeux aux sonorités très joyeuses, nous immergent, pourrait-on dire, dans ce Midi, où les santons et les crèches vivantes savent donner à la Nativité un caractère unique et si poétique.
E. Jacquet de la Guerre - 4 Cantates
Elle n’a point la renommée d’un Jean-Baptiste Lully ou d’un Marc-Antoine Charpentier. Et pourtant, elle fut remarquée dès l’âge de cinq ans par Louis XIV, pour ses dons au clavecin.
C’est que le Grand Siècle, malgré les nombreuses conquêtes du Roi, était dominé - dans les arts du moins - par les hommes.
Élisabeth Jacquet, épouse de l’organiste Marin de la Guerre, sut pourtant s’imposer à la Cour avant de tomber dans un oubli immérité. Dans cet enregistrement de Quatre Cantates - œuvre écrite en 1711 – la compositrice est admirablement servie par la soprano Andrea Buchel.
Par ailleurs, l’accompagnement instrumental nous restitue bien les tonalités si reconnaissables du baroque.
Suzanne Chaisemartin - Orgue de Castelnaudary
Cavaillé-Coll, cette famille de facteurs d’orgues a construit des instruments en si grand nombre qu’on ne sera pas étonné de découvrir leurs riches sonorités un peu partout en Europe.
C’est le cas de celui de la collégiale Saint-Michel à Castelnaudary, en ces terres cathares aux effluves déjà méditerranéens.
L’organiste, Suzanne Chaisemartin, a d’ailleurs choisi quelques pièces en accord avec le climat local comme ces Noëls carcassonnais ou languedocien. Ce qui ne l’empêche pas de faire appel à des compositeurs contemporains pour permettre à l’orgue de libérer ses intonations les plus éclatantes ou les plus subtiles : il suffira pour cela d’écouter tour à tour le Grand Choeur dialogué, la Prière à Notre-Dame ou la Toccata pour nous en convaincre !
Jean Costa - Orgue de la Cathédrale de Perpignan
En 1857, Aristide Cavaillé Coll reconstruit entièrement l’orgue de la cathédrale de Perpignan. A vrai dire, Aristide doit se sentir un peu chez lui dans ce Languedoc : en effet, son grand-père s’était marié en 1767 avec une Catalane, María Francisca Coll, juste de l’autre côté des Pyrénées, à Barcelone !
L’orgue de Saint-Jean-Baptiste de Perpignan est l’une des nombreuses réalisations de la célèbre dynastie. Des pièces de César Franck - non moins célèbre compositeur - ne pouvaient rêver mieux que d’être interprétées sur ce bel instrument.
C’est un autre méridional, Jean Costa - né à Bastia - qui, par le choix éclectique opéré dans l’œuvre foisonnante de Franck, nous convie à une brillante succession de pièce symphonique, fugue et autre pastorale. Un enchantement dans la douce pénombre d’une cathédrale de la Catalogne française.
Daniel Abbadie - Orgue de Cauterets
On pouvait s’en douter, Daniel Abbadie est né au pied des Pyrénées. Il a été l’élève de l’organiste bien connu des sanctuaires de Lourdes, Jean-Paul Lécot.
Et l’enregistrement que vous pouvez savourer a été réalisé en l’église de Cauterets sur un instrument venant des facteurs d’orgue Pesce, de Pau. Tous les éléments étaient donc réunis pour que soient exécutées au milieu des montagnes des œuvres d’orgue du meilleur choix.
Cela fut fait avec Boëly, compositeur de la première moitié du 19ème siècle. La Messe d’orgue et plusieurs autres pièces déploient toutes leurs nuances dans l’interprétation délicate qu’en a faite Daniel Abbadie. Une belle rencontre de talents.
Marquis de Saxe - Quatuor de saxophones
On imagine assez bien les quatre compères composant le quatuor baptisé Marquis de Saxe comme une bande de joyeux drilles.
C’est vrai, ils ne se prennent pas au sérieux mais leur quatre saxos s’entendent à merveille dans le choix, éclectique, de leur répertoire : ils se répondent, se complètent, s’apostrophent… et s’en amusent !
La plus grande partie du CD est réservée à Érik Satie qui, dans une série de pièces courtes, virevolte d‘un sport à l’autre, chacun introduit par des commentaires un brin surannés mais qui ajoutent encore à la drôlerie. Un divertimento, comme disent les Italiens, bon à prendre dans un monde qui en est si peu friand !
Sylvia Kohler - Piano
Caspar David Friedrich, artiste allemand, a peint en 1818 un Voyageur devant une mer de nuages. Ce tableau d’un musée de Hambourg est on ne peut plus romantique.
Quelques années plus tard, F. Schubert a repris ce thème dans Der Wanderer-Fantasy, la Fantaisie du Voyageur : "Étranger je suis venu, étranger je repars"…
Cette quête sans fin d’un compositeur tourmenté, la talentueuse pianiste Sylvia Kohler la rend à merveille dans cet enregistrement. Elle sait traduire avec autant d’élégance les états d’âme de Rachmaninoff qui, des décennies après le romantique Schubert, nous fait passer, dans sa sonate n° 2, d’un mouvement tumultueux à des méditations élégiaques.
Thierry Martin - Trois héritiers de Bach - Orgue de Nimes
Que n’a-t-on pas dit sur Bach ! Et que d’éloges lui sont adressés encore aujourd’hui ! C’est que, non seulement le 'cantor de Leipzig' a brillé de ses propres feux mais il a été également le mentor - proche ou lointain - de très nombreux compositeurs.
Schuman, Mendelssohn et Franck, quoique de l’ère romantique, sont de ceux-là. C’est pour cette raison que le Cévenol Thierry Martin a choisi de les interpréter sur un fort bel instrument, l’orgue de la cathédrale de Nîmes (pour l’essentiel, de l’époque baroque).
Et l’on se range sans peine à l’avis du livret : "La finesse de jeu du virtuose trouve ici sa plénitude d’expression."
Jacques Betoulières - Olivier Messiaen - Orgue de Montpellier
"Quelques notes, un accord : là commence l’indicible." D’une certaine manière, l’organiste dit en cela l’essentiel du grand compositeur qu’est Olivier Messiaen.
Celui-ci, en effet, a puisé dans sa foi la base de son inspiration musicale, que ce soient des méditations sur des thèmes chrétiens ou une écoute exigeante et contemplative de la nature. Ainsi en est-il du Banquet céleste, première pièce de cet enregistrement, ou la variation sur Les oiseaux et les sources, qui répond au souhait du prophète Daniel : 'Sources d’eau, bénissez le Seigneur ; oiseaux du ciel, bénissez le Seigneur', une nature qui nous rapproche d’un paradis perdu.
Georges Lartigau - Noëls pour Orgue - Cathédrale de Rodez
Discrets et guillerets, comme les bergers venant adorer l’Enfant Jésus, ou majestueux comme les Rois Mages vêtus de rutilantes étoffes orientales : ainsi se succèdent dans ces enregistrements les airs « populaires » de J.-E Dandrieu et ceux - plus liturgiques mais également sur le thème de la Nativité - de César Franck.
Pour tout dire, un enchantement né des claviers des orgues de la cathédrale de Rodez, sous les doigts de Georges Lartigau. Réminiscence des Noëls d’antan que savait si bien décrire Alphonse Daudet ou immersion dans les mélodies - oubliées peut-être - qui ont bercé notre propre enfance ? Les deux sans doute, dont il serait dommage de se priver !
Materne Lehn - N. Lebègue - Orgue de St Pons de Thomières
Saint-Pons-de-Thomières, vous connaissez ? Siège épiscopal jusqu’à la Révolution, cette petite cité de l’Hérault possède un trésor : un orgue du 18ème siècle.
C’est sur son clavier que Materne Lehn a choisi d’interpréter des pièces du 17ème siècle. Il explore avec talent des œuvres de Nicolas Lebègue : bien que ce nom soit moins connu que ceux de ses contemporains Delalande ou Charpentier, Lebègue fut chargé de l’orgue de la Chapelle Royale de Versailles « où Louis XIV lui-même aimait venir l’écouter ».
S’inspirant de mélodies liturgiques ou populaires, il sut révéler toute la noblesse et l’infinie palette de sonorités du grand orgue. Reconnu par ses pairs, il rédigea pour eux plusieurs ouvrages, joignant ses qualités d’instrumentiste à son charisme didactique. Raisons amplement suffisantes pour partir à sa découverte.
Musique Française pour flûte alto et harpe
Il n’est pas toujours facile de faire une présentation d’œuvres aux origines aussi variées que celles de cet enregistrement. Mais présenter Debussy serait superflu.
Quant aux trois autres compositeurs, si Inghelbrecht et Damase ont grandi dans une ambiance musicale, il n’en est pas de même de Cras qui était brestois, enseigne de vaisseau et… compositeur au long cours, ce qui nous vaut de sa part des réminiscences de rythmes bretons.
Pour tout dire, ce qui fait l’unité de ce CD, ce sont les instruments, en particulier la harpe : celle-ci assure en effet un accompagnement cristallin et comme hors du temps, porteur de sonorités venues du fond des âges ou empreintes d’images méditatives.
Marenzo - Ensemble instrumental
Transmettre, oui, tel est le souhait de tout enseignant. Transmettre ce que l’on aime, ce que l’on vit, ce que l’on a découvert ou bien ce que l’on crée. Pour un professeur de musique, tout cela sera encore plus vrai, sans doute.
C’est du moins la conviction de Pascal Enzo Rabati, qui a composé "les pièces de cet enregistrement pour de jeunes et talentueux instrumentistes, ses élèves".
On peut se sentir déstabilisé par moments ou envoûtés à d’autres, tellement le compositeur laisse transparaître son inspiration qui puise tantôt au classique, tantôt au jazz ou bien dans la musique populaire, entre autres, et ce d’une façon inattendue.
Laissons-nous porter par les mélodies ou les rythmes imprévus, l’aventure commence !
Canti Sacri di Sermanu - Chants polyphoniques Corses
On ne peut aller en Corse sans tomber sous le charme de ses paysages, de ses villages perchés. Villages aux maisons serrées autour de l’église : il suffit d’en pousser la porte au moment d’un office et d’écouter.
Force est de constater que la polyphonie, si caractéristique de l’île, n’a pas usurpé sa célébrité et qu’elle est bien l’expression authentique de l’âme populaire ; avec ses basses envoûtantes, sa terza - la voix la plus haute - résonnant dans le chœur baroque, et la Seconda qui assure la ligne mélodique.
Un frisson vous étreint alors dans une atmosphère chargée de mystère.
Cairn - Musiques celtiques et célestes
CAIRN… Le mot, celte, désigne un amas de pierres diverses, dont l’origine est bien mystérieuse, une sorte de construction poursuivie de génération en génération.
Ce nom convient aussi à merveille aux artistes qui ont effectué cet enregistrement : les pièces sont en effet une étonnante osmose entre des courants de musique bretonne, avec la bombarde, et de musique religieuse, avec l’orgue de Lautenbach, en Alsace.
Souhaitons que les interprètes continuent à explorer ces sentiers et à nous faire part de leurs découvertes de trésors insoupçonnés.
Cairn - Décibellum
En parcourant les côtes bretonnes, vous aurez vu sur certaines plages de galets des petites pyramides de pierres : elles rappellent certains monuments mégalithiques, les Cairn, laissés par nos ancêtres celtes
C’est aussi le nom de cette formation musicale qui nous régale en osant associer orgue et bombarde ! C’est une synthèse à peine croyable de sons venus du fond des âges, de résonances célestes émanant des orgues, de rythmes d’une grande variété, allant de la lente mélopée monastique à celle, plus syncopée, du jazz.
Bref, un bel hommage à la culture celte, dont les traditions musicales savent s’incarner dans des compositions modernes en les inspirant.
Jean-Luc Salique - Max Reger - Orgue d'Altenberg
Pour des raisons diverses, le compositeur allemand Max Reger a été presque totalement ignoré des critiques d’art français.
Laissons cependant de côté le contentieux historique et philosophique entre cultures allemande et française de la fin du XIXème siècle et centrons-nous sur l’œuvre de Reger né non loin de Bayreuth, faut-il le préciser !
L’organiste ardéchois Jean-Luc Salique, qui a une prédilection pour le romantisme allemand, a relevé le défi, sur un orgue contemporain, d’ailleurs, puisqu’il s’agit de celui de la cathédrale d’Altenberg, construit en 1980. Sa fougue et la puissance de son jeu vous étonneront.
Chants Sacrés - Alain Vanzo & Raphaël Tambyeff
Bien des éléments de cet enregistrement ont en commun une certaine modestie : que ce soit l’orgue de Castelnaudary ou certaines pièces restées longtemps dans l’ombre. Alors que d’autres, bien connues, vous raviront aussi l’oreille.
Cette modestie est cependant transcendée par la qualité du jeu de l’organiste ainsi que par l’étendue des possibilités vocales du ténor Alain Vanzo. Et c’est un réel plaisir que de découvrir, par exemple, des mélodies inconnues de Fauré dont l’une, qui plus est, sous-tend un texte de Hugo lui-même.
Bref, l’orgue aux tonalités chaudes et la sensibilité d’Alain Vanzo nous font entrer de suite dans le monde méditatif ou lumineux du chant sacré.
Notes d'Arménie - Sophie Arsenian Piano
Deux pianistes ont décidé de faire cet enregistrement, pour des pièces jouées individuellement ou, pour d’autres, exécutées à quatre mains.
Mais c’est aussi la thématique de l’ensemble qui fait naître l’émotion. Car, en effet, le mélomane est à même d’écouter ici des œuvres arméniennes, soit sous forme de créations, soit dans des interprétations de mélodies populaires.
C’est un bel hommage à cette Arménie, si martyrisée par l’Histoire du XXlème siècle, hommage d’autant plus profond que ces œuvres, souvent méditatives, évoquent la sérénité d’un peuple qui a su faire front et veut transmettre son patrimoine culturel.
Mélodies de T. Dubois - F. Leroux & N. Lee
Certes, Théodore Dubois n’a pas laissé à la postérité d’œuvres musicales flamboyantes. Il fut néanmoins un organiste de renom à la fin du XIXème siècle. Il fut aussi directeur du Conservatoire de Paris dont Ravel était à l’époque un des élèves.
Comme les artistes de son temps - peintres ou écrivains - Th. Dubois se laissa séduire par l’orientalisme qu’il a illustré dans un opéra-comique "La guzla de l’émir", entre autres.
Mais c’est à la richesse de ses mélodies que nous devons nous attarder. Soyons-en reconnaissants à François Le Roux, baryton, de les avoir mises en valeur par sa voix chaleureuse. Il s’en dégage un charme suranné qui invite à la rêverie.
Compositeurs de l'ombre au siècle des lumières - C. Zimmer Clavecin
L’interpellation - posthume - d’Alfred de Musset à l’adresse du philosophe des Lumières pourrait être reprise au sujet de cet enregistrement.
En effet, Catherine Zimmer, brillante claveciniste, nous fait rentrer dans un monde de compositeurs moins connus que Jean-Philippe Rameau ou Couperin composant à la même époque, mais dignes de toute notre estime.
Certes Foucquet, Moyreau et Tapray firent leur entrée dans l’univers musical en passant par l’orgue d’église, lieu peu fréquenté par Voltaire. Mais, celui-ci, depuis son Paradis des Lumières, se laisse peut-être bercer par les mélodies de ses contemporains bien qu’il les ait négligés de son vivant. Négligence coupable que ce CD réparera sans aucun doute.
Vivaldi et son temps
Vivaldi, abandonnant le service divin pour aller écrire son inspiration musicale à la sacristie de son église, est certes universellement connu. Et Venise, sa ville natale, offre au quotidien de multiples concerts de son enfant chéri.
Le maestro de la lagune a-t-il donc éclipsé tous ses contemporains inspirés eux aussi par la muse Euterpe ? L’enregistrement ci-joint vient combler ces trous de mémoire collective. Car, autant Marcello que Vinci - également prénommé Leonardo ! - et d’autres, ont toute leur place dans le concert des compositeurs italiens et nous ravissent de leurs mélodies enjouées.
Ils accordent une place de choix à des instruments qui pourraient nous apparaître de second rang, tels le clavecin et le hautbois. Ne boudons pas notre plaisir et laissons-nous aller sur les eaux du Grand Canal ou dans quelque Cour de la Péninsule ou du reste de l’Europe !